Services aux entreprises situées dans la ZONE économique Quartier Petit Champlain, Vieux-Québec
| Benoît Montreuil réinvente les affaires |
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| Benoît Montreuil a troqué son titre de professeur à la prestigieuse Purdue University pour une offre de l’Université Laval, préférant Québec aux plaines de l’Indiana pour élever sa famille. Vingt ans plus tard, grâce à sa science, Québec défend le titre d’autorité mondiale dans la refonte d’entreprises, armées pour la nouvelle économie. | |
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«J’avais lancé des perches au Québec et, parmi toutes les offres d’emploi que j’avais reçues, celle de l’Université Laval correspondait le mieux à mes aspirations. Je ne l’ai jamais regretté», raconte ce père de quatre enfants.
Professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’administration, les qualités de chercheur du Dr Montreuil sont à ce point reconnues qu’il dirige non pas une, mais deux chaires : la Chaire de recherche CRSNG-Bell-Cisco en design d’affaires et la Chaire de recherche du Canada en ingénierie d’entreprise.
À la croisée de la gestion, de l’ingénierie et des techniques de l’information, ses champs d’intérêt portent sur l’élaboration de concepts, de méthodologies et de technologies pour amener les entreprises à prospérer dans une économie planétaire désormais digitale, hyper compétitive et turbulente. Il pousse les entrepreneurs à aller de plus en plus loin.
Auteur de plusieurs articles scientifiques et invité à de nombreuses conférences internationales, plusieurs des ses concepts le propulsent parmi les dix chercheurs les plus prolifiques au monde dans son domaine. «J’ai toujours travaillé avec la volonté d’être l'un des pionniers», explique celui qui a déjà conseillé de nombreuses entreprises dont les multinationales Bombardier, Ford Motor Company et Exfo.
Ingénieur industriel de formation, Benoît Montreuil a commencé à se nourrir de la gestion d’entreprises au cours de séjours dans les deux universités américaines les mieux cotées au monde en la matière : Georgia Institute of Technology, entre 1979 et 1982, et Purdue, de 1986 à 1988.
S’il focalisait autrefois sur la conception d’usines, le Dr Montreuil amène aujourd’hui les entreprises à se réinventer pour affronter la menace des pays émergents comme l’Inde et la Chine. L’arrivée de l’Internet, notamment, a révolutionné le monde des affaires et ce chercheur émérite fait la démonstration de plus en plus évidente que l’avenir appartient aux entreprises qui useront du potentiel des nouvelles technologies de l’information.
«Aujourd’hui, une entreprise va survivre si et seulement si ses parties prenantes principales sont très satisfaites de travailler avec elle. Si ce n’est pas entièrement le cas, que ce soit de la part des clients, des utilisateurs, des fournisseurs, des partenaires financiers, des employés ou même de la communauté, tout risque de basculer», illustre le chercheur.
Un cas récent est celui de Chaussures Régence, une entreprise de Québec solidement implantée depuis des décennies dans la traditionnelle industrie de la chaussure. Elle vient récemment de transférer toute sa production en Asie, délaissant ainsi ses intérêts de distribution pour se concentrer virtuellement sur la commercialisation, l’innovation et la logistique. «Pour cette entreprise, cette transformation radicale était alors une question de survie», rapporte le chercheur.
«Ces réseaux virtuels globaux qui existent aujourd’hui, nous en parlions déjà il y a 15 ans, mais nous passions alors pour des illuminés», évoque-t-il pour illustrer la «perpétuelle révolution» et le nécessaire besoin de s’y adapter.
Des murs tapissés d’écrans de télévision sur lesquels apparaissent graphiques et schémas nous donnent l’impression d’entrer dans les locaux de la NASA, lorsqu’on accède aux laboratoires de modélisation, de simulation d’entreprises et de réseaux de création de valeur, au pavillon Palasis-Prince, à l'Université Laval. À la recherche s’ajoutent aussi la mission d’enseignement et de formation. La Chaire CRSNG-Bell-Cisco prévoit d’ailleurs former une cinquantaine d’étudiants de deuxième et troisième cycle à chaque année dont une dizaine participera à la recherche.
«Les perspectives d’emploi sont immenses chez nous et le monde s’arrache nos gradués, dit-il. On est pluridisciplinaire et notre caractère est international.»
Benoît Montreuil espère que ses travaux contribueront un jour à rendre la société plus collaborative, efficiente et agréable, éliminant au passage le gaspillage éhonté des vêtements jamais portés, des aliments jamais consommés et des files d’attente interminables.
Idéaliste, ce chercheur? «Je m’encourage. Il y a 15 ans, à peu près personne ne connaissait des technologies comme l’Internet, le téléphone cellulaire et la carte débit, ni des concepts tels que la personnalisation de masse, le développement durable et le commerce équitable», rappelle-t-il.
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