Services aux entreprises situées dans la ZONE économique Quartier Saint-Roch, Québec - Crédit: André Chamorel

Secteurs d'excellence

Industrie manufacturière

Préparer l’avenir : portraits de chercheurs

Industrie forestière
Sophie D’Amours déjoue l’impasse
Appuyée par une équipe de chercheurs de calibre international basée à l’Université Laval, Sophie D’Amours réinvente l’industrie forestière avec des solutions technologiques de pointe et des modèles d’affaires audacieux, visant à concurrencer les pays émergents par la productivité et l’innovation.
  • Baccalauréat en génie mécanique, Université Laval
  • Maîtrise en administration des affaires, Université Laval
  • Doctorat en mathématiques appliquées et génie industriel, École polytechnique Polytechnique de Montréal
  • Professeurs au Département de génie mécanique, Université Laval
  • Directrice générale de FORAC
  • Codirectrice du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT)

Professeure titulaire au Département de génie mécanique de l’Université Laval et directrice générale du consortium de recherche FORAC (de la forêt au client), Sophie D’Amours est à l’origine de ce groupe de chercheurs formé en 2002, devenu pionnier dans la gestion des produits forestiers.

Grâce à FORAC, les solutions développées à Québec permettent de transformer et de distribuer les produits du bois plus efficacement, en réduisant les coûts, les délais de livraison et les inventaires. Les nouveaux modèles d'affaires misent donc sur les technologies de l'information, de la décision et sur l'intégration des chaînes logistiques de l'industrie.

Faire autrement

Et les résultats sont probants. Un logiciel visant à gérer le transport collectif des scieries en les reliant entre elles sur le web a engendré une réduction de coûts de plus de 10 %, simplement en optimisant les routes et en éliminant le transport à vide.

Aussi, dans l'industrie du meuble, les approches axées sur une grande utilisation de l'Internet ont valorisé l'innovation et le caractère distinctifs des solutions québécoises.

«On sait qu’au Québec, on ne concurrencera pas les pays en émergence avec les mêmes produits et avec les mêmes machines, en raison de la main-d’œuvre, des infrastructures et des acquis sociaux. Si on fait le même papier journal que les Chinois, avec la même technologie, allons-nous les battre? Non. Il faut donc faire les choses différemment», explique la chercheuse, qui a grandi à Sherbrooke et à Québec.

Des professeurs de différentes disciplines, telles la foresterie, l’informatique, le management stratégique et le génie industriel, ainsi que des professionnels de recherche, s’appliquent à développer ces modèles d’affaires modernes.

À l’imposante équipe de FORAC, s’ajoutent une vingtaine d’étudiants au doctorat qui travaillent au développement de méthodes concurrentielles. Ils proviennent de la Chine, de la Tunisie, du Maroc, du Brésil, du Chili, ainsi que de la France et du Rwanda.

Forte adhésion

Les travaux que dirige Sophie D’Amours servent donc de références à des pays confrontés eux aussi à une industrie du bois fragile, comme la Suède, la Finlande et le Chili, où elle est régulièrement invitée comme conférencière.

La chercheuse est aussi parvenue à convaincre les entreprises forestières majeures, les scieries et les fabricants de meubles d’emboiter le pas de la révolution opérationnelle. Déjà, les Kruger, AbitibiBowater, Domtar et Maibec y adhèrent en participant à 40 % du financement de FORAC.

«Il faut arrêter de penser que les affaires reposent uniquement sur le gros bon sens, croit Sophie D’Amours. Ca prend des gens qui ont du jugement, mais des affaires à l’échelle à laquelle on doit les faire maintenant, c’est une science. Il y a cinq ans, engager quelqu’un qui avait des compétences en recherche opérationnelle dans une entreprise de bois d’œuvre, ça ne faisait pas partie du spectre. Maintenant, les gens réalisent qu’ils doivent se donner ces moyens.»

Distinctions

FORAC dispose d’un budget de 1,3 million de dollars, financé par l’entreprise privée, le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie (CRSNG), le gouvernement du Québec et l’Université Laval. Les distinctions reçues lui ont assuré un financement jusqu’en 2012. Le Prix de la pratique de la Société canadienne de recherche opérationnelle lui a été remis en 2007, de même que plusieurs prix soulignant la qualité de la présentation des travaux de recherches.

«Ce qui me rend le plus fière, c’est de savoir que plus de 150 étudiants et professionnels de recherche ont été formés chez FORAC», souligne la directrice générale.

Secouer le Québec

En acceptant récemment la codirection du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprises, la logistique et le transport (CIRRELT), Sophie D’Amours se trouve à la tête d’une force de 80 professeurs et chercheurs et de plus de 300 étudiants gradués provenant de cinq universités québécoises. «Il faut prendre un virage de productivité qui s’articule autour de la compétence, de la connaissance, des systèmes avancés de planification et de production, et ce, dans tous les secteurs», plaide-elle.

Une invitation au talent

Selon Mme D’Amours, le Québec doit mettre en valeur ses ressources naturelles. «Il faut attirer les talents, il faut que nos jeunes viennent en sciences et technologies. Il faut qu’ils voient le défi qu’on a à leur offrir et qu’ils le trouvent emballant. Il faut leur faire réaliser qu’ils peuvent changer les choses.»

Télécharger la version imprimable



Les partenaires de PÔLE Québec Chaudière-Appalaches

PÔLE Québec Chaudière-Appalaches

1175, avenue Lavigerie, bureau 300, Québec (Québec), G1V 4P1
Téléphone : 418-681-9700 Télécopieur : 418-681-1535

Politiques et conditions d'utilisation