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Santé et Nutrition

Préparer l’avenir : portraits de chercheurs

Le Dr Fernand Labrie
Quand la recherche permet de sauver des vies
En 1972, le docteur Fernand Labrie garait sa voiture chaque matin devant un modeste bâtiment du boulevard Laurier, à Québec, qui lui servait de laboratoire de recherches. Il était loin de s’imaginer qu'à cet endroit, son équipe de chercheurs et lui allaient un jour mettre au point des médicaments qui ont depuis sauvé la vie de milliers d’hommes atteints du cancer de la prostate.
  • Diplômé de l’Université Laval et études postgraduées à l’Université de Cambridge, en Angleterre
  • A fondé le premier laboratoire d’endocrinologie moléculaire au monde, en 1969, à Québec
  • Directeur scientifique du Centre de recherches du CHUL depuis vingt-quatre ans, qui compte pour 25 % de toute la recherche effectuée à l’Université Laval et compte dans ses rangs 70 % des 25 chercheurs de cette université les plus cités à travers le monde dans la littérature scientifique
  • Récipiendaire de nombreux prix nationaux et internationaux soulignant son apport à la médecine
  • A été président du Comité de candidature de Québec pour les Jeux olympiques d’hiver

C’est pourtant dans les laboratoires de ce qui est devenu l’un des plus importants centres de recherches au Canada, celui du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL), qu’a été créé, dans les années 1980, un médicament qui a permis de diminuer de façon très importante le taux de mortalité dû au cancer de la prostate. La castration médicale avec les agonistes de la LhRH est depuis commercialisée au Canada par AstraZeneca et Abbott.

Un traitement si efficace que, comme aime à le dire le docteur Labrie, «s’il y a un diagnostic précoce, un suivi et que c’est traité de la façon avec laquelle on peut le faire aujourd’hui, c’est terminé mourir de ce cancer». D’ailleurs, au cours des quinze dernières années, aux États-Unis, le taux de décès a chuté du tiers grâce au traitement antiandrogénique combiné mis au point à Québec et dont les ventes s’élèvent à quelques quatre milliards de dollars par année depuis 15 ans sous étiquettes Schering-Plough, Roussel, AstraZenaca et autres.

Et ce n’est pas terminé. Les chercheurs du laboratoire d’endocrinologie moléculaire du CHUL sont en voie de réaliser le même tour de force avec le cancer du sein. Rien n’est encore acquis, mais «nous sommes prêts de l’aboutissement», dit Fernand Labrie.

«Nous avons une équipe dans le domaine des hormones qui est certainement la meilleure au monde. Et ce sont deux cancers qui sont dépendants des hormones. Alors, il faut profiter de ce qu’on apprend chez l’homme pour s’en servir chez la femme», explique-t-il.

Chercheur renommé

Directeur scientifique du Centre de recherches du CHUL pendant vingt-quatre ans, le docteur Fernand Labrie est l’auteur de plus de 1100 publications, ce qui fait de lui le chercheur canadien le plus cité dans la littérature scientifique. Il a reçu de nombreuses récompenses à l’échelle internationale, dont le prestigieux prix du roi Faisal, en Arabie Saoudite, pour sa contribution à l’avancement de la médecine.

C’est lui qui, en 1969, à Québec, a fondé le premier laboratoire d’endocrinologie moléculaire au monde. Depuis, les agrandissements se succèdent. Le dernier a été la construction d’un centre de génomique de 75 000 pieds carrés à être inauguré au printemps. Pas moins de 1200 personnes y travailleront, ce qui fait la fierté de Fernand Labrie.

«On a vraiment réussi à faire un centre de recherche en santé de calibre international», dit-il, en insistant sur l’importance de vendre le travail colossal effectué par les chercheurs de Québec.

«Nous avons toujours été soutenus par la communauté des gens d’affaires de la ville de Québec. Tous les agrandissements qu’on a faits étaient ambitieux. Dans le futur, il faut exploiter ce savoir-faire de plus en plus et rendre utile les découvertes faites en laboratoire car notre économie doit pouvoir en profiter», plaide Fernand Labrie.

La fin de la castration

Rappelons que l’équipe du Dr Labrie a d’abord mis au point un traitement qui remplace la castration chirurgicale chez les personnes atteintes du cancer de la prostate, en plus de découvrir que les hormones mâles ne proviennent pas seulement des testicules.

«Il y en a 50 % qui proviennent des glandes surrénales, qui secrètent le DHEA, un précurseur inactif converti en hormones mâles dans les cellules cancéreuses. Donc, quand on procède à l’ablation des testicules, les androgènes dans la prostate baissent de 50 % mais il en reste un autre 50 %, ce que personne n’avait vu avant. Nous prescrivons donc un autre médicament pour bloquer cela. Ça été le premier traitement prolongeant la vie d’un cancéreux de la prostate, utilisé à travers le monde», raconte fièrement le docteur Labrie.

Après la prostate, le sein

Pas question pour les chercheurs du CHUL de s’asseoir sur leurs lauriers. Dans la foulée du quatrième agrandissement du Centre de recherche, réalisé dans le cadre d’un projet de 100 millions de dollars en 1996, les recherches pour trouver un remède pour le cancer du sein ont été mises en branle.

Comme le cancer de la prostate, le cancer du sein ne révèle pas de symptômes avant «d’être rendu à distance». «La plus grosse crainte chez la femme, c’est le cancer du sein parce qu’il est sournois. Une femme sur huit est touchée. Ça frappe plus jeune et les taux de succès du traitement sont maintenant moindres. Il faut changer ça», soutient le docteur Labrie.

Résultat, les travaux réalisés au CHUL ont mené au développement du médicament le plus puissant et le plus spécifique contre le cancer du sein, nouveau médicament qui en est à sa dernière phase d’études cliniques. Si les résultats sont probants, le médicament sera commercialisé d’ici trois ans.

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