Services aux entreprises situées dans la ZONE économique Quartier Saint-Roch, Québec - Crédit: André Chamorel
Dr Yves De Koninck Un combat contre la douleur chronique |
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Charmé par les perspectives stimulantes de développement qu’offre la région de Québec dans le domaine de la recherche médicale, le docteur Yves De Koninck a laissé tomber un poste de professeur à l’Université McGill pour revenir s’installer dans la Capitale, là où il est devenu leader mondial dans le combat contre la douleur chronique. | |
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Depuis 2000, il dirige l’unité de neurobiologie cellulaire du Centre de recherche de l’Université Laval au Centre hospitalier Robert-Giffard. «Ici, à Robert-Giffard, il y a vraiment eu une explosion depuis 2000. C’est ça qui m’intéressait. Il y avait une possibilité de développement important. J’ai pu recruter beaucoup de monde. Désormais, nous comptons onze professeurs dans l’unité de neurobiologie, auxquels s’ajoutent de 50 à 60 chercheurs», explique le chercheur.
«Nous avons convaincus plusieurs chercheurs étrangers de se joindre à nous et nous sommes parvenus à développer une expertise unique. C’est l'une de nos fiertés, poursuit le docteur De Koninck. Nous avons aussi réussi à recruter des Québécois qui étaient très sollicités au niveau international. Nous avons créé un environnement de recherche qui fait que nous sommes extrêmement compétitifs pour aller chercher les meilleurs».
À l’instar des savants qui croyaient jadis que la Terre était plate, le milieu médical a de tout temps soutenu que la douleur n’était qu’un système d’alarme servant à indiquer qu’il y avait un problème ailleurs. Or, comme le démontrent les travaux réalisés au Centre hospitalier Robert-Giffard, la douleur chronique est une maladie en soi.
«La définition clinique nous dit que c’est une douleur qui se maintient pendant plus de six mois. Ce sont les douleurs les plus réfractaires aux traitements actuels et elles sont particulièrement débilitantes. Un symptôme classique, le développement d’une hyper-sensibilité. Un simple contact avec la peau déclenche une réaction douloureuse», indique le chercheur De Koninck.
«Quand on parle de douleurs chroniques, enchaîne-t-il, les chiffres sont colossaux. Entre 20 % et 30 % de la population va développer à un moment donné dans la vie une douleur chronique. Et la prévalence croît avec l’âge. Chez les personnes âgées, cela peut atteindre 50 %. C’est un problème majeur au niveau socio-économique, qui va augmenter avec le vieillissement de la population et dont on ne s’occupe pas assez.»
À Robert-Giffard, les équipes de M. De Koninck ont réussi à identifier la cause des douleurs chroniques, soit le dysfonctionnement d’une pompe ionique du système nerveux qui perturbe l’envoi du signal de douleur.
«C’est un mécanisme différent de tous ceux que les gens ont décrit jusqu’à présent. Cela ouvre de nouvelles avenues au niveau pharmaceutique. L’arsenal principal qu’on a pour combattre les douleurs chroniques, ce sont les fameux opiacés, les dérivés de la morphine, qui sont utilisés depuis des millénaires. Mais leur efficacité est assez mitigée et ils viennent avec un paquet d’effets secondaires néfastes. Avec ce que nous avons découvert, on s’est dit qu’on pouvait développer une nouvelle classe de médicaments qui vont pouvoir palier à ce déficit.»
Yves De Koninck est passé rapidement de la parole aux actes en créant, avec les chercheurs Martin Gagnon et Jeffrey Coull, l’entreprise Chlorion Pharma, vouée à développer de nouveaux médicaments à partir des mécanismes identifiés au Centre hospitalier Robert-Giffard. La jeune entreprise souhaite commercialiser un premier médicament d’ici cinq à dix ans.
Outre ces travaux sur la douleur, le docteur De Koninck a aussi mis sur pied un partenariat unique en «neurophotonique» en mariant son centre de recherche et celui de l’Université McGill avec le réputé Centre d’optique, photonique et laser de l’Université Laval. L’objectif est d’amener des spécialistes des sciences physiques à développer de nouvelles technologies applicables en biologie.
«Un des enjeux importants, dit Yves De Koninck, est de pouvoir aller sonder le tissu vivant sans l’endommager. Nous souhaitons utiliser la lumière pour aller voir dans la cellule sans avoir à ouvrir. À très petite échelle, c’est là que les technologies lasers sont intéressantes et qu’elles deviennent complémentaires à la technologie par résonnance magnétique.» Prometteur, le programme a profité, depuis sa création, de nombreuses subventions d’organismes québécois, canadiens et internationaux, qui totalisent plus de 25 millions de dollars.
«Nous avons recruté des jeunes chercheurs et développé des laboratoires très spécialisés. Et avec ce créneau, nous avons une spécificité à Québec qui est très intéressante. Je pense qu’avec des thématiques comme celle-là, Québec peut se démarquer au niveau international», conclut Yves De Koninck.
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