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Technologies appliquées

Entrepreneurs de vision = entreprises à succès

	Benoît Raymond Président-directeur général, Groupe Alta
	Une photo vaut mille informations On ne peut rien cacher à Benoît Raymond. Ou du moins aux appareils et logiciels du Groupe Alta, chef de file de l’industrie géospatiale, dont il mène les destinées depuis deux ans. Une entreprise née au Québec qui a pris son envol en se spécialisant dans la photo aérienne.
Groupe Alta Créée en 1960 par Wilfrid Grenier Chef de file de l’industrie géospatiale Siège social : Québec Nombre d’employés : Plus de 200 250 000 photos aériennes/an 150 000 km parcourus/an (3000 heures de vol) – l’équivalent de 5 fois le tour de la Terre

En ce début de XXIe siècle, la technologie a accompagné la croissance de l’entreprise devenue grande et mondiale. Au point d’avoir mis au point un logiciel se comparant à Google Earth.

L’information géospatiale

Le Groupe Alta a développé sa spécialisation à partir de l’information géospatiale : l’essence de l’entreprise. Lors de sa fondation, dans les années 60, ils utilisaient des photos aériennes pour produire des cartes qui ont servi à de nombreuses industries.

De nos jours, une photo vaut bien plus que mille mots pour le Groupe Alta. Elles représentent des mines d’informations qui ne tarissent pas au fil des avancées de la technologie. «Avec la venue de Google Earth, on a enfin pu mettre de l’avant tout un pan de cette information qui est extraordinaire», explique le jeune président. Car la jeunesse s’inscrit dans le succès de l’entreprise.

Plus qu’une simple image

Sauf que Groupe Alta est beaucoup plus qu’une simple entreprise de photographie aérienne. Énormément plus le rappelle Benoît Raymond. «L’image ne vaut rien sans l’interprétation de l’information contenue dans chacun des pixels. Il faut savoir à quel endroit on est sur la terre, sur trois dimensions, XYZ.»

Afin de connaître la position de chacun des pixels, l’information captée devient plus importante que la photo. «On ne vend plus d’images, mais de la donnée. On vend des logiciels et programmes en ligne.»

D’ailleurs, ce dernier aime bien reprendre une comparaison récente de son produit phare. «MyGeoWorld est un Google avec des stéroïdes.» En effet, le logiciel vedette de Groupe Alta représente le summum de la précision en matière de résolution. En utilisant ce logiciel, on parvient à identifier la couleur d’une toiture ou encore le type de voiture stationnée devant une résidence.

« On peut donc distinguer les infrastructures, les bornes-fontaines, poteaux de téléphone. Dans les secteurs de l’ingénierie et du transport d’énergie, ce sont des informations primordiales et nécessaires aux activités quotidiennes.»

Ce logiciel n’est pas offert sur Internet comme celui de Google. «On ne fournit pas de la donnée grand public, mais pour des clients qui recherchent une meilleure résolution, de la précision et une netteté impeccable.»

Québec pour la vie

Cette entreprise a été fondée à Québec par Wilfrid Grenier en 1960, le premier québécois à faire de la photo aérienne. Pourquoi être resté à Québec par la suite ? Car il y a un bassin d’institutions scolaires comme le Cégep de Limoilou et l’Université Laval qui ont des programmes en géomatique. Une discipline nécessaire pour l’interprétation des photos aériennes.

Avec le temps et l’évolution des technologies, la main-d’œuvre du Groupe Alta s’est modifiée. «Maintenant nous faisons beaucoup de programmation web, de code pour logiciels. Pour ces emplois aussi, le bassin est intéressant à Québec.»

Des contrats importants

Le virage et le succès de l’entreprise se sont cristallisés lors de l’obtention d’un contrat de 4,5 millions de dollars en Afghanistan. Groupe Alta a produit de l'imagerie haute précision pour son client, le consortium Groupe Louis Berger / Black & Veatch. Il s’agissait de fournir des plans d'ingénierie pour la reconstruction du pays et le développement de projets. «J’y suis allé. Une expérience incroyable qui a aussi fait parler de nous.»

Un autre succès important s’est avéré un contrat de 3 millions de dollars avec le gouvernement de l’Ontario. Un contrat novateur qui permet à Groupe Alta de garder ses droits d’auteur et d’utiliser les données obtenues à d’autres fins et de les revendre sous d’autres formes que celles commandées par le gouvernement.

«Un tournant important puisque cela fait des dizaines d’années que l’ensemble des entreprises oeuvrant dans notre secteur doit conserver les droits d’auteur au lieu de les enfouir dans des voûtes où l’information meure», souligne Benoît Raymond.

Cécile Gladel

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